Oma à l'Alzheimer

Oma à l’Alzheimer

30/06/2016
Oma à l'azheimer

1 minute

Tout a commencé en 2008, six mois après le mort d’Opa, mon grand-père. Après 62 ans de vie commune, la vie ou plutôt la mort a séparé mes grands-parents. Une déchirure qui blessa Oma, ma grand-mère, au plus profond de son être, la rendant “démente”. Car oui, c’est comme cela que l’on décrit les personnes souffrant d’Alzheimer, des personnes démentes ou désorientées.

Les signes se sont faits discrets au début, se faisant passer pour des simples oublis dus à la vieillesse. Mais la réalité était tout autre et il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’il s’agissait d’une maladie qui s’installait.

L’oubli, le symptôme maître de cette pathologie. Oubli immédiat des conversations. Alors on répète encore, encore et encore, sans perdre son calme, sans s’énerver. Personne n’y peut rien, la maladie joue de nous, d’Oma, de moi.

Puis un jour, la première chute. Aie, Oma tombe, elle se casse… une fois, deux fois, trois fois… en quelques mois. Les hématomes violets puis noirs marquent son corps. Comme un signal qui me dit que maintenant il est temps d’agir, pour elle, pour son bien.

Le service de gériatrie de l’hôpital Saint-Camille de Namur la prend en charge au niveau médical. Le service social prend contact avec moi et nous parlons… peu. Tant qu’Oma est dans leur bâtiment, on prend soin d’elle, une fois sortie… elle repart dans sa solitude mentale et physique.

Un monsieur d’une asbl pour personnes âgées la suit, de loin. Il contrôle que tout se passe bien. Je ne sais plus qui il était, j’en suis navré.

Ma première démarche aura été de couper le gaz et faire livrer des repas chauds à son domicile. Ensuite, un infirmer, Jean-François, venait lui donner sa médication tous les soirs à 17.00.

Oma mangeait un repas en deux jours et puis avec le temps, elle oubliait de manger. Afin d’être certaine qu’elle se nourrissait bien et pour combler le vide laisser par l’absence d’Opa, des aides à domicile sont venus deux fois par jour du lundi au vendredi.

Au fil du temps, pendant un an, nous avons mis en place son microcosme. Coiffeuse, pédicure, médecin, infirmier, aide à domicile, famille, tout a été mis en place afin de la garder le plus longtemps chez elle, lieux de tant de souvenirs.

Aujourd’hui Oma est en institution spécialisée, une MRS (maison de repose ET de soins) dans l’aile cantou (spécifique Alzheimer). Cela fait cinq ans. Je vous raconterais la suite dans un autre billet.

xoxo miss muriel

 

 

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