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Quand tu es partie, j’ai été triste plusieurs mois, puis en colère plusieurs années. Aujourd’hui, je pense te comprendre.
Sans aucun doute, j’idéalise cette relation complice que nous aurions pu avoir aujourd’hui. Nos échanges mère/fille n’ont pourtant jamais été très intenses, ni chaleureux, ni même distants… seulement absents.
Il est facile de critiquer ses parents. Les relations ou souvent le manque de relation que nous avons avec eux. Aujourd’hui, j’essaye de les comprendre pour mieux vivre, mieux me souvenir. Eux aussi ont été comme nous des enfants, avec des blessures, des colères et aussi des moments inoubliables. Pour mieux préparer l’avenir, il faut comprendre le passé, notre passé, nos ainés. (ouais je sais, c’est un peu “bateau” :D)
En devenant maman pour la seconde fois, j’ai compris. Compris pourquoi tu étais si nerveuse, triste, fatiguée. J’ai compris qu’avoir trois enfants très rapprochés c’était difficile. C’est comme si j’étais de nouveau enceinte de deux mois alors que Cha n’a que six mois et Tino deux ans et demi. Une folie.
Une folie pas seulement dans la gestion du quotidien mais aussi pour ce que cela représente pour soi-même. On s’oublie, car pas le temps de trop penser. On se met en mode automatique et on avance. Rester à la maison car économiquement plus viable. Peu de soutien familial. On accumule le poids des grossesses, le poids des années, jusqu’à se dégouter.
En ce vendredi 7 octobre 2016, ma petite maman, j’aurais voulu te dire à quel point je t’ai aimé. Je serais arrivée avec un bouquet de fleurs et t’aurais embrassé. On aurait mangé une tarte de chez Françoise, car avouons le, elles sont terribles, et au diable les régimes. On se serait retrouvé tous ensemble Bru, Karim, papa, Oma, Opa, Ben, les enfants et moi. Quel bordel à la maison. Mais on s’en fout car on aurait été tous là. Et soyons fou, peut-être même que Bru aurait eu une femme et un enfant.
Mais la réalité de ce jour, c’est moi pleurant devant cet écran en écrivant ces mots. Seule, sans toi … sans Opa, Oma … sans Karim, le cœur lourd.
Aujourd’hui je te vois dans le visage de ma fille. A la naissance, c’est comme si je t’avais serrée tout contre moi. J’ai été troublé, j’ai eu peur. Cette ressemblance me déstabilise parfois. J’étais effrayée d’avoir une fille maintenant je fais attention de ne pas être trop fusionnel. (oui oui je fais de la psychologie moi monsieur).
De là haut, prends soin de tout ce monde qui te rejoint. Accueille tous ces petits loulous partis trop tôt et sois cool avec eux. Nous on se reverra dans quelques années. J’aurai sans doute pris quelques rides et toi, tu n’auras pas changé.
Maman, je te souhaite un excellent anniversaire, une bonne santé et tout le bonheur du monde là où tu es.
A bientôt.
PS: Vous avez Facebook là haut ?
2 Comments
Merci ma chère Muriel pour avoir eu le courage en ce jour d’écrire à ta maman. Une lettre que nous pourrions toutes écrire car nous aimons nos mamans, où qu’elles soient, encore ici, sur le point de partir ou déjà là haut. Elles font partie de nous comme nous avons fait partie d’elles. Et nos enfants portent aussi en eux ce bel héritage.
De ta magnifique plume, tu nous as rappelé aujourd’hui de prendre notre téléphone et de dire à nos maman que nous les aimons.
Merci
Isa
Merci Isa.
Je pense très fort à toi, à vous. Profitez bien de vos moments de bonheur. Qu’ils puissent durer pour l’éternité. Courage ma belle.